Les concombres en serre
Bien que Gen V (autrefois Laitues Mirabel) soit connue depuis près de quatre décennies pour sa culture hydroponique de laitues Boston, l’entreprise a récemment ajouté de nouveaux produits. Des poivrons, des tomates et des concombres poussent maintenant dans ses quatre installations en Montérégie, au Centre-Du-Québec et des Laurentides.
Les concombres sont particulièrement aimés des Québécois. L’entreprise en fournit de 3000 à 5000 par semaine à différents marchands. Ils sont cultivés en agriculture biologique dans de grandes serres où l’environnement est parfaitement contrôlé. En se promenant dans les serres, Valérie Terrault, co-propriétaire de l’entreprise et fille des fondateurs, explique à Isabelle comment la culture fonctionne: «Nos mini concombres et nos concombres anglais poussent toute l’année, même dans les mois hivernaux, car on prolonge les heures de luminosité grâce à des lumières HPS aussi fortes que des lampadaires et on maximise l’impact de la lumière sur nos plants de concombre. Ils sont plantés de manière verticale dans des bacs de terreau et sont descendus à une hauteur qui permet de les récolter à la main facilement», dit-elle.
«Les légumes sont comme dans un tout-inclus à Cuba, ici! Ils n’ont à s’occuper de rien. On gère leur apport en nutriments, en lumière, en eau et tout ce dont ils ont besoin. Pour ne pas utiliser d’insecticides, on installe de petits sachets de “bons” insectes sur les plants qui vont s’attaquer aux “mauvais”. Les plants produisent des légumes pendant trois à quatre mois, avant qu’on les remplace par de nouveaux. En période de grande chaleur, on peut parfois les cueillir deux fois par jour tellement leur croissance est rapide. On ne veut pas qu’ils deviennent trop gros et qu’ils soient déclassés.» — Valérie Terrault
Un grand pas pour l’environnement
La culture hydroponique nécessite 90% moins d’eau que la culture en champ, mais Gen V voulait en faire plus pour l’environnement, avec comme objectif d’être une entreprise toujours plus progressiste. Il était donc tout naturel de faire de l’agriculture biologique pour ses concombres, ses poivrons et ses tomates, mais cela ne s’arrête pas là.
Pour chauffer les serres, on ne peut pas se fier qu’à l’électricité, car ce serait très énergivore et parce qu’une panne de courant en plein hiver pourrait ruiner les récoltes. L’entreprise utilise donc des copeaux de bois (des résidus de l’industrie de la construction destinés à être détruits) en les brûlant dans un grand four qui alimente de grosses bouilloires d’eau. L’eau chaude est envoyée dans des tuyaux qui passent dans les serres et réchauffent les plants. La cendre des copeaux de bois est ensuite vendue pour être transformée en engrais, dans un souci d’économie circulaire.
L’entreprise est aussi affiliée à plusieurs chercheurs collaborant avec des universités qui évaluent ce qu’elle peut faire de ses rejets, comme les feuilles des plants de concombres qui doivent être coupées, par exemple.
L’emballage des laitues est fait d’une matière recyclée et recyclable. «On fait les meilleurs choix pour réduire le gaspillage alimentaire, explique Valérie. Les contenants de nos laitues agissent comme de petites serres qui créent un milieu humide, ce qui leur permet de rester belles de 14 à 21 jours au réfrigérateur et même plus, si on entoure les racines d’un linge humide.»
«Quand c’est possible, j’essaye toujours d’acheter des aliments locaux, autant pour les recettes que je crée pour le travail que pour cuisiner à la maison. C’est important pour moi d’encourager les producteurs d’ici et de faire ce que je peux pour l’environnement.» — Isabelle Deschamps Plante
Les valeurs à la bonne place
Laitues Mirabel a pris un nouveau visage en 2023 en devenant Gen V. Ce changement, on le doit à la relève de la famille Terrault. La deuxième génération est composée de Valérie, de son frère Simon et de leur cousin Francis. Les trois jeunes entrepreneurs trentenaires ont grandi dans les serres et ils y consacrent maintenant leur carrière. Même si travailler avec sa famille comporte son lot de défis, ils sont portés par une confiance mutuelle et le partage des mêmes valeurs.
Ils voulaient justement que les consommateurs soient au courant de ces valeurs qui portent l’entreprise, dont la conscience environnementale et le bien-être des employés. «Au rayon des fruits et légumes à l’épicerie, on ne connaît pas vraiment l’histoire à l’origine des produits qui sont assez anonymes, note Valérie. Un concombre, ça possède à peu près le même goût partout. J’aimerais qu’une personne qui a le choix entre un produit d’ailleurs et un d’ici à l’épicerie, puisse choisir celui qui reflète ses valeurs.»
Cet article est une collaboration entre RICARDO et Gen V.