Repérer les logos et les identifiants
Est-il possible de faire une épicerie 100% québécoise? «Presque!» nous répond Isabelle Roy, directrice générale d’Aliments du Québec. «Il y a près de 25 000 produits vérifiés par Aliments du Québec, et on les retrouve dans toutes les allées. Il faut simplement faire un petit effort supplémentaire au début pour repérer les produits qui ont été cultivés, élevés ou transformés ici. Mais une fois qu’on connaît les marques, c’est facile de les racheter. Il n’y a pas de raison de revenir en arrière. Elles sont tout aussi compétitives», renchérit-elle.
Aliments du Québec est une organisation sans but lucratif qui vise à promouvoir l’industrie agroalimentaire québécoise. Chaque produit qui lui est soumis subit un rigoureux processus de vérification et de conformité des aliments.
Les produits sont ensuite classés et identifiés en deux catégories:
- Aliments du Québec (composés d’un minimum de 85% d’ingrédients d’origine québécoise);
- Aliments préparés au Québec (tout produit entièrement transformé et emballé au Québec). Ces produits sont clairement identifiés par un logo sur le produit ou sur l’étiquette de prix.
Des groupes affiliés à l’Union des producteurs agricoles apposent aussi leur logo sur les produits tels que:
- Fromages d’ici
- Érable du Québec
- Les fraîches du Québec (fraises et framboises)
- Le porc du Québec
- Poulet Québec
- Pommes Qualité Québec
- etc.
Au Québec, l’indication de l’origine des fruits et légumes frais est réglementée. Pour éviter toute incertitude, on se fie aux expressions autorisées suivantes:
- Produit du Québec
- Cultivé au Québec
- Récolté au Québec
Encourager l’économie locale
Certains aliments comme le café, le chocolat ou les oranges ne poussent pas ici. Si on veut de la diversité dans notre alimentation, il faut donc élargir nos critères d’achat local, avec des produits transformés ici, même si l’entreprise mère vient d’ailleurs. «Il existe des entreprises innovantes, qui ont une expertise [dans la transformation de matière première] et qui font travailler des gens d’ici. Si on a un choix à faire, on est mieux d’opter pour ces entreprises-là», explique Isabelle Roy.
Choisir des fruits et légumes d’ici (peu importe la saison)
Trouver un brocoli frais du Québec en plein mois de janvier n’est pas vraiment possible, mais on n’est pas dépourvus d’options pour manger des fruits et légumes locaux, même en hiver. Les légumes racines et les pommes sont présents sur les étalages toute l’année. Pour ce qui est des légumes frais, la culture en serre gagne du terrain avec de plus en plus de laitues (Gen V), de radis (Leciel) ou de concombres (Toundra) québécois accessibles en tout temps. Le surgelé est aussi une bonne option. L’entreprise Arctic Gardens, par exemple, cultive ses légumes au Québec, en Ontario et en Alberta. Bleu et Bon se spécialise quant à elle dans la congélation de bleuets, de camerises et de fraises du Québec.
«Ça dépend des produits, explique Isabelle Roy. Il y a parfois des enjeux de qualité ou de main-d’œuvre qui font que des aliments locaux sont plus chers. Mais les produits de consommation courants ne le sont pas vraiment. Les chips Yum Yum ou le hummus Fontaine Santé ne sont pas plus chers [que leurs concurrents], par exemple. Pour les légumes de serre, plus on prendra l’habitude d’en acheter, plus les prix deviendront compétitifs.»
Miser sur la viande et le poisson
La majorité de la viande fraîche dans les comptoirs à l’épicerie provient du Québec ou du Canada. Elle est souvent identifiée par des logos (voir plus haut), comme ceux de Porc du Québec, Veau du Québec ou Bœuf canadien. Quant à la viande générique préparée par le département de boucherie à l’épicerie, la provenance n’est pas nécessairement affichée. On n’hésite pas à la demander au boucher.
Il est un peu plus complexe de trouver des poissons et des fruits de mer d’ici. «L’identification est là quand c’est possible, mais il y a des aliments qu’on ne produit pas ici, comme le saumon, par exemple, précise Isabelle Roy. Par contre, on a tout de même des fruits de mer du Québec clairement identifiés dans des congélateurs dans certaines épiceries. On peut trouver du flétan, des pétoncles, des crevettes nordiques, du sébaste, du homard, du crabe, des huîtres et même de l’omble chevalier en poissonnerie», énumère-t-elle.
Une foule de produits laitiers
Le lait canadien est facilement repérable sur les emballages de lait, de fromages ou de yogourt. C’est la petite vache des Producteurs laitiers du Canada. La plupart des produits laitiers viennent du pays, même si l’entreprise n’est pas canadienne. «Il faut quand même être vigilant, car certaines marques utilisent du lait d’ailleurs», souligne la directrice générale.
Toute une épicerie d’ici
Les tablettes et les réfrigérateurs des allées comptent des centaines de produits qui sont transformés et emballés ici, des tomates en conserve (Aylmer) et des sauces en pot (RICARDO, Reine des sauces) aux pâtes alimentaires (Catelli) et aux bonbons (Mondoux-Sweet Sixteen).
Et le beurre d’arachide dont on ne peut se passer sur nos rôties? «Les grandes marques ont des usines ici et créent des emplois, souligne Isabelle Roy. Mais si on veut se tourner vers une marque locale (les arachides ne poussent évidemment pas ici), on peut opter pour Nature Nux.»
Pour s’inspirer à cuisiner de délicieux produits locaux, on consulte notre section thématique: